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Vieux 31/01/2010, 12h34
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Les points les plus controversés

- Le plafonnement du taux de retour aux joueurs (TRJ)

Ce plafonnement, aux yeux du Gouvernement, a essentiellement pour but de lutter contre l'addiction et le blanchiment d'argent, en les rendant tous deux moins intéressants. Rohan Chabot, directeur général de ZEturf, estime que "la limitation du taux de retour aux joueurs risquent de mettre les sociétés titulaires d'une licence française dans une position concurrentielle difficile vis-à-vis des opérateurs étrangers non soumis à de telles limites. Le taux maximum acceptable dans un environnement concurrentiel mondial serait plutôt de l'ordre de 5%."

- Le montant de la taxation des opérateurs

Ce montant est considéré comme pénalisant par les opérateurs, surtout en ce qui concerne les paris (sportifs et hippiques) : Nicolas Beraud, le Directeur exécutif de Betclick explique qu'avec un niveau de taxation équivalent à plus de 50% de la marge laissée aux opérateurs (15%), l'offre française n'est pas compétitive, surtout si on la compare avec celles de la Grande-Bretagne (1.5%), de Malte (0.5%) ou de l'Italie (3.5%).

- Bénéfices pour les organisateurs d'événements

La possibilité pour les organisateurs d'événement sportifs de réclamer une part des bénéfices des paris en ligne sur leurs compétitions est considérée comme une mesure qui n'a pas d'équivalent dans d'autres pays pour le moment et dont les modalités d'application restent à définir.

- Licences européennes pas valables

Le fait que la France ne reconnaîtra pas les licences délivrées dans d'autres pays européens. Ne s'agit-il pas tout simplement d'une entrave à la libre circulation des biens et services telle que garantie par les traités européens ?

- Blocage des sites Internet

Le blocage de l'accès aux sites illégaux et des transactions financières les concernant : Qui sera chargé d'interdire ces flux financiers ? par quels moyens ? on retombe là un peu sur le problème soulevé par la loi américaine prohibant les jeux d'argent sur Internet, l'UIGEA, qualifiée en d'autres temps par le président américain de la Commission des Finances de "loi la plus stupide jamais votée".

Les opérateurs d'Etat en lice

Les opérateurs de l'Etat seront dans doute les premiers servis pour l'obtention des licences d'exploitation des jeux sur le net considéré comme français.

La FdJ et le PMU, bientôt obligés d'abandonner un monopole de plus en plus théorique en ligne, sont en train de développer leurs propres plate-forme.

Les casinotiers Barrière et Tranchant suivront sans doute le mouvement. Partouche, de son côté, n'a pas attendu le feu vert de l'Etat et a lancé sa propre poker room en ligne en novembre 2008. Il pourrait de ce fait avoir du mal à obtenir une licence. Sans compter les risques de procès intentés par des concurrents frustrés. D'ailleurs, le casino de Gujan-Mestras a déjà déposé plainte à son encontre.

Enfin, le groupe France Télévision est en course pour l'exploitation d'une plate-forme de jeux.

Les opérateurs privés probables

De puissants groupes privés dans le secteur des médias et des Télécoms, comme Orange, M6, préfèreraient gagner du temps en investissant le marché via une plate-forme déjà développée mais les annonces tardent à venir.

Plusieurs outsiders ont pris une longueur d'avance sur leurs concurrents, grâce à des annonces de partenariats avec des sites de jeu en ligne. Le schéma est souvent identique : un prestataire déjà présent sur le marché international qui dispose d'une plate-forme et de l'expertise technique nécessaire, et un "local player", une entreprise française qui apporte au prestataire technique une assise financière ou un réseau (de distribution, de promotion...). C'est le cas notamment de :

- Mangas Capital Gaming (Société des Bains de Mer + Financière Lov de Stéphane Courbit, ex-Endemol) : Mangas Capital Gaming a déjà racheté Expekt, NordicBet et BetClic, trois opérateurs très présents sur le marché scandinave, et l'allemand Bet-At-Home, qui vise plutôt l'Europe centrale et de l'Est. Avec ces acquisitions, Mangas Capital Gaming se situe d'ores-et-déjà dans le top 5 européen du secteur, il est présent dans 25 pays et dispose d'un Produit Brut des Jeux se situant autour de 200 millions d'euros en 2009.

- Serendipity (joint-venture entre Bouygues et Artemis, la holding de François Pinault) : en association avec le PMU, Serendipity a racheté Geny Infos, qui délivre du contenu d'information hippique. En association avec la chaîne de télévision Eurosports, ils ont également créé la structure de paris sportifs Eurosportbet.com, qui devrait à terme proposer un service télématique sur Eurosports.

- Iliad (la maison mère de l'opérateur télécom Free) : la société s'est associée à Chilipoker pour distribuer l'offre de la room de poker.

- Amaury Groupe : le leader français de l'événementiel sportif se placera sous la bannière de bwinpoker, la marque autrichienne de jeux en ligne également propriétaire de Pokerroom et d'Europoker. De son côté, Amaury apportera à son associé la force de frappe de ses journaux et magazines sportifs, comme L'Equipe, France Football, Vélo Magazine, Le journal du Tennis et Le journal du Golf. A travers sa filiale Amaury Sport Organisation, Amaury préside également aux destinées du Tour de France, du Paris-Nice et du Paris-Roubais. En matière de rallye automobile, c'est aussi lui qui organise le Paris-Dakar. En golf, il est à la tête de l'Open de France de Golf et c'est encore lui que l'on retrouve derrière le Marathon de Paris....

Le feuilleton de l'ouverture du marché ne fait encore que commencer, qu'il s'agisse des rapprochements capitalistiques à venir ou des futures négociations sur le texte avant qu'il ne soit présenté devant les deux assemblées. Il sera également intéressant de connaître la réaction de la Commission Européenne à ce projet de Loi, notamment concernant sa compatibilité avec les textes européens existants...
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DE LA SERNA Gomez
Il y a, au commencement de chaque grand repas, deus sortes de regards furtifs : celui qu'on lance vers le décolleté de la belle dame, celui qu'on lance vers l'étiquette de la bonne bouteille.
Réponse avec citation